L’incinérateur

L’incinérateur en 2 minutes

Publié le 27/12/2020 par Valentin Girard

Alors ce qu’on va faire, c’est qu’on va d’abord vous expliquer comment marche un incinérateur industriel, et ensuite pourquoi il faudra qu’on adapte le nôtre et comment. Ça vous va ? Allez c’est parti.

Une courte vidéo vaut mieux qu’un long discours, pas vrai ? Nous on en a trouvé une hyper bien faite durant 1 minutes 15 :

Pour ceux qui ont eu la flemme, voici un petit récap en image

Schéma d’un incinérateur
  • Les déchets sont préalablement triés. Les trop gros déchets et les gros déchets métalliques sont écartés.
  • Le reste arrive dans la fosse de stockage. Une pince approvisionne la chambre de combustion.
  • La chambre de combustion a préalablement été chauffée avec du gaz de ville, et est toujours maintenue au-dessus de 850°C pour une combustion complète et propre des déchets.
  • Ce qui n’a pas brûlé, ça s’appelle le mâchefer. Il est composé de cendres et de métaux. Ils sont stockés, et peuvent être réutilisé pour stabiliser des terrains par exemple.
  • Les fumées sont très chaudes. On utilise souvent cette chaleur pour faire de l’électricité avec des machines à vapeur évoluées, et/ou pour chauffer l’eau du réseau de chauffage de la ville.
  • Les fumées sont filtrées à la chaux et à la coke pour polluer le moins possible l’atmosphère. Ce qu’on récupère s’appelle le réfiom. Cette poudre est très toxique pour l’environnement. Il faut la traiter avec grande précaution.
  • Le reste des fumées est évacué par de hautes cheminées de refroidissement.
  • Si on doit arrêter la chambre à combustion, il faut le faire progressivement pour ne pas produire trop des fumées et déchets solides.

Ça a l’air facile sur le papier n’est-ce pas ? Mais bon, vous vous doutez bien, nous on ne pourra pas faire un incinérateur industriel à 4000m. Cela serait bien au dessus de notre budget, mais aussi inadapté au terrain, et à la quantité de déchets à incinérer. On a un autre problème : les conditions environnementales. Ça nous met des bâtons dans les roues pour 3 raisons principales :

  1. Déjà il y a moins d’oxygène en altitude. Et manque de bol, c’est hyper important pour la
    combustion. Il faudra apporter plus d’air à l’intérieur de la chambre de combustion pour avoir assez d’oxygène.
  2. Mais cela pose un 2ème problème : ça caille en montagne. Et vous vous rappelez, on a dit plus haut que la chambre de combustion doit être minimum à 850°C pour assurer une bonne combustion, qui ne pollue pas trop. Pas facile si on y apporte beaucoup d’air froid, et que les parois de l’incinérateur sont froides.
  3. Enfin, au Népal, et en plus à 4000m d’altitude, pas possible d’imaginer quelqu’un ramasser les mâchefers et le réfiom, et les traiter dans de bonnes conditions. Il faudra trouver une solution.

Alors qu’est ce qu’on va faire ? Ou du moins qu’est-ce qu’on aimerait faire ? Et bien un peu pareil qu’un incinérateur industriel, mais en intégrant les technologies low-tech, et en plus petit. On a un peu moins d’un an pour concevoir un incinérateur qui permette :

  • De brûler tous les déchets non métalliques qui finiraient dans les rivières.
  • De limiter la pollution atmosphérique.
  • Qui valorise les déchets en produisant de l’électricité et/ou de l’eau chaude.
  • Qui soit le plus facile à gérer pour les populations locales.
  • Qui soit installable en altitude, et qui s’adapte aux conditions climatiques du Khumbu.
  • Qui produise le moins de résidus possible (mâchefer et réfiom).

Pour nous aider à intégrer tout ça, on bénéficie des travaux réalisés par l’association Falchen Kangri. C’est une association de l’INSA Lyon qui est partie installer un incinérateur dans l’Himalaya à 5000m d’altitude.

C’est donc un beau challenge qui s’offre à nous dès aujourd’hui.

Mais ce challenge, on l’accepte à bras ouverts, et on est sûr qu’avec notre motivation et votre soutien, on peut le faire !