Vidé-haut #3 – Le Khumbu

Vidé-haut #3 – Le Khumbu

Chapitre 1 : du solu au khumbu

Après 12h de jeep et une panne de batterie dans les derniers kilomètres, nous arrivons enfin à Phaphlu, le village du départ du trek. Première expérience dans les lodges, refuges locaux (en plus luxueux qu’en France).

Dimanche 7h, ça y est le trek commence, on quitte la dernière piste carrossable pour s’élancer à travers le Solu, région en aval du Khumbu (pour former le district du solu khumbu). Grosse étape dès le premier jour avec 25 km et 1 300 m de D+ pour rejoindre le village de Karikhola. 25 est le chiffre du jour puisque c’est aussi le poids de nos sacs en kg et autant vous dire que c’est lourd. Presque aussi lourd que le ciel quand on descend dans le fond de vallée avec l’air très humide auquel nous ne sommes pas habitués.

Le solu : à travers vallées et humidité

Nous découvrons un peu plus notre sherpa Nuru, ainsi que sa fille Nuru Doma, qui doit faire 4 jours de marche pour rentrer dans son village pour les vacances. C’est la première fois qu’elle fait ce trek, d’habitude elle rentre directement à l’aéroport de Lukla, ce qui lui économise 2 jours de marche. Tout ça c’est à cause de nous, puisque nous avons choisi de ne pas prendre l’avion pour nous déplacer. Pas sûr qu’elle apprécie notre conscience écolo..

Une autre personne qui n’apprécie pas notre conscience écolo : Catherine. C’est elle qui nous accompagne durant le trek puisqu’elle va réaliser un sommet avec Nuru. Ce midi au cours d’un débat nous comprenons vite qu’elle est climatosceptique. Heureusement Robin est là avec un raisonnement scientifique solide. Bref nous savons maintenant le sujet à éviter pour les prochains jours.

Jour 1 : Karikhola

Lundi, nouveau jour de marche à travers le Solu. Les chemins sont globalement assez sales avec de nombreux déchets plastiques. Pourtant on voit des poubelles le long du chemin, mais à mon avis c’est assez récent et pas encore un réflexe pour beaucoup.

Après avoir ramassé quelques sacs plastiques le long du chemin, on se donne bonne conscience, mais il y a encore beaucoup à faire..

La route est encore longue ce deuxième jour et nous voulons aller à Lukla, départ du camp de bas de l’Everest. Toutefois 300 m plus bas, les troupes sont cuites. En effet, les sacs de 25 kg commencent à se faire sentir pour le tri-haut tandis que pour Nuru Doma les 50 kms en 2 jours pour un premier trek sont suffisants. Le sang Sherpa doit quand même jouer parce que ce n’est pas donné à tout le monde de faire de si longues journées sans activité physique en amont.

Nous choisissons donc de rejoindre Lukla le troisième jour au matin. C’est autre chose, on sent que la région touristique commence ici. Beaucoup d’occidentaux dans les rues, tout est clean et on retrouve de nombreux magasins touristiques. Le projet commence ici pour nous :

  • rencontre avec l’organisme de gestion des déchets : le SPCC
  • visite de décharges où tous les déchets sont entassés
  • rencontre avec la compagnie aérienne qui ramène à Kathmandu les déchets recyclables.
« Rubish pit » à Lukla

C’est aussi le début des nombreux checkpoints tout au long du parcours. Pas moyen de venir ici sans permis de trek ! On reprend la route l’après-midi pour Phakding, oú nous passerons la nuit. Première journée « chill » qui permet au dos et aux hanches d’encaisser les 25 kg.

La hantise des touristes dans les régions humides que nous avons traversées, ce sont les sangsues. Nous sommes heureux d’y avoir échappé. Toutefois je découvre une tique sur mon mollet le soir. Valentin n’a même pas le temps d’attraper un tire tique que le gérant de la lodge ne nous laisse pas le choix de me l’enlever à la népalaise : avec les doigts. Fort heureusement le job est bien fait !

Mercredi c’est encore un jour important puisque nous nous rendons à Namche Bazar, la capitale du Khumbu. Sur le trek on aperçoit les premiers sommets de plus de 6 000, soit 3 000 m au dessus de nous, ça fait rêver.

Après une matinée bien productive, nous voilà à Namche pour manger le meilleur Dal bhat (plat traditionnel à volonté à base de riz et lentilles) depuis notre arrivée. S’ensuit la rencontre avec la branche du SPCC (organisme local de collecte et gestion des déchets) sur place, ainsi que la visite de l’ancien incinérateur.

Encore des visites intéressantes qui nous permettent de mieux comprendre le système et les difficultés.

Jour 4 : Namche Bazar

Nous partons tôt le jeudi matin pour rencontrer Tommy, un britannique vivant depuis 6 ans dans la région et qui ouvre un musée autour de la thématique des déchets. Un beau projet autour de la sensibilisation.

Ensuite, nous nous rendons dans le village de Khumjung pour rencontrer le président du gouvernement local. Énorme coup de cœur pour ce village puisque nous arrivons avec l’Everest en ligne de mire ainsi que le Lhotse et l’Ama Dablam. À couper le souffle !

Khumjung est aussi le village de Namgyal qui nous a accueilli à Kathmandu. On rend visite à sa famille. Après 5 tasses de thés en 1h, c’est parti pour aller boire du thé avec le président de la région. Ici c’est différent, pas de chauffeur privé ni quoi que ce soit, il doit se déplacer à pied à travers toute la région.

Après ce rendez-vous très encourageant, on prend la direction de Pangboche, le village de Nuru qui sera notre hôte pour la suite. On y retrouve Catherine, Nuru Doma ainsi que Yangzi sa femme. Belle petite famille, on va bien rigoler. D’autant plus que Nuru a encore plus la patate depuis qu’il approche de son village. C’est de bon augure pour les bêtises à venir !

Jour 5 : Pangboche

Chapitre 2 : Gokyo/Chukhung

Premier jour de repos depuis le départ du trek, ça se traduit par une grâce matiné à la népalaise, soit un réveil à 7h30. Dehors il fait déjà extrêmement chaud avec le soleil qui tape sur la terrasse. Idéal pour un petit déjeuner en plein air !

En réalité l’air n’est pas chaud avec 10 degrés grand maximum mais le rayonnement solaire produit un ressenti assez chaud. C’est idéal pour aller faire un petit running avec Valentin. On choisit d’aller les petits sommets alentours sur les pentes en herbe. Cela permet de prendre de l’altitude et continuer à s’acclimater.

Valentin montera jusqu’à 4 600m et moi je passe les 5 000m le maximum car après ce sont des falaises.

L’un comme l’autre on sent l’altitude qui nous fait souffler fort mais quel bonheur d’être en short/t shirt au sommet dans ces paysages splendides.

Le samedi rebelote avec Valou, on se fait un sommet sur l’autre versant à 4 700m. Un peu plus technique, on se ballade dans des pierriers droit dans la pente. Le point négatif c’est qu’on a lâché Nuru qui a fait demi-tour car il pensait qu’on ne s’attendait pas régulièrement.. dommage on aurait bien partagé le thé qu’il nous a préparé avec lui.

Sur la descente, l’objectif est de trouver des excréments de yak pour les ramener à la lodge. Ici c’est le seul moyen de chauffage. Comme ils refusent qu’on aide aux taches ménagères, on participe comme on peut !

La météo se dégrade, on choisit alors d’aller à Gokyo, un endroit incontournable du Khumbu. Départ très tôt le matin pour boucler les 22 km qui nous séparent du village dans la matinée.

Robin choisit de faire le Gokyo Ri (5 360 m) sommet qui domine Gokyo dès l’après-midi. Avec Valentin, nous choisissons de ne faire que le début histoire d’atteindre les 5 000m pour l’acclimatation, mais le mauvais temps nous décide d’arrêter.

Pour ma part, j’ai eu une excellente idée : faire les sommets de plus de 5 000m en chrono et arriver pour le lever de soleil. Ça sera donc le premier sommet de la série. Lever à 4h45 pour un départ du pied du sommet à 5h20. 39 min plus tard le sommet est atteint pour un paysage incroyable. 15 min pour me couvrir, refaire le plein d’oxygène, profiter du cadre exceptionnel et prendre quelques photos.

Ensuite redescente à la lodge pour prendre le petit déjeuner avec les acolytes. Il est moins de 7h du matin et j’ai l’impression que la journée a déjà été chargée et réussie. Je crois que je suis fan de ce concept. Pourtant la journée est encore longue puisque nous comptabiliserons 29 km pour rentrer à Pangboche avec un col à 5 300 m (le chola pass) et les 15 derniers kilomètres se feront en courant pour faire un dossier de bourse pour le projet qui doit être finalisé le soir. Pile quand nous sommes à l’abri, les averses commencent à être sérieuses.. Timing parfaitement géré !

Gokyo lake

Nous pouvons maintenant nous reposer puisque la pluie ne s’arrête pas durant 48h. Rien à faire en extérieur, c’est l’occasion d’avancer à fond sur le projet. Une réunion avec les habitants de Pangboche et toutes les associations s’organisent chez Nuru. Nous sommes contents de rencontrer tous ces gens investis pour leur village. À la fin on a le droit à une cérémonie sherpa qui nous touche énormément !

Nous rencontrons également le groupe excellence de la FFCAM (fédération française des clubs et de montagne). 8 alpinistes répartis en deux équipes qui s’apprêtent à ouvrir de nouvelles voies sur les sommets de plus de 6 000 m. Très intéressant d’échanger avec des passionnés comme eux. Comme nous, ils doivent attendre au chaud la fin des intempéries. L’occasion de les interviewer sur leur discipline qu’ils partagent avec passion.

Nous sommes bien contents de revoir le soleil après 2 jours de pluie non stop. Ça aura été les 2 jours les plus durs avec du froid et l’impossibilité de sortir. Fort heureusement on apprend que c’est un épisode exceptionnel qui a provoqué de fortes inondations à l’échelle du Népal et beaucoup de neige en altitude. Cela se confirme quand nous voulons faire un petit sommet aux alentours de Pangboche, où la neige est bien plus basse qu’avant la perturbation.

On profite du retour du beau pour visiter une autre partie de la région. Direction Chukkhung à 4 800 m d’altitude. Nous faisons un crochet sur la route pour faire le Nangkartshang (5073 m) un sommet sur les hauteurs de Dingboche.

Pour garder les bonnes habitudes, le programme est de faire le lever de soleil sur le sommet proche, le Chukkhung Ri (5 546 m). Cette fois ci Robin et Valentin sont de la partie. Je pense qu’ils vont également devenir accro à cette discipline malgré la violence du réveil matinal, de l’effort et de l’altitude !

Le massala tea lors du retour à la lodge est la meilleure récompense après ce magnifique lever de soleil. Il est temps de reprendre la route pour retourner chez Nuru. On quitte le bon chemin puis dans le village de Dingboche, en coupant à travers champ, une famille nous salue. Ils sont en train de trier des pommes de terre, je leur demande s’ils ont besoin d’aide et me répondent que oui. Nous avons donc trouvés un chantier pour la matinée !

A 10h c’est l’heure de la pause. Ils nous offrent une tasse de thé puis s’ensuit très rapidement une tasse de tshang dans la deuxième main. C’est de la bière de riz local. Plutôt rustique, d’autant plus qu’il est impossible de repartir travailler sans que le verre ait été rempli une deuxième fois..

Au final on finit la matinée avec une tonne de patates triées. Good job ! Avant de reprendre la route, la famille nous offre un magnifique dhal bat accompagné bien sûr de la fameuse rice beer. On nous dit « rice beer=strong man ». Nous ne sommes pas convaincus de la théorie après avoir affronté les quelques montées pour rentrer à Pangboche..

Chapitre 3 : Ama Dablam base camp/Everest base camp

Notre prochaine aventure consiste à rejoindre notre ami Flo dans sa traversée du Népal. Il passe par Namche Bazar et va faire le camp de base de l’Everest. C’est l’occasion parfaite pour nous de se joindre à lui. On en profite également pour rencontrer de nouveau les personnes importantes pour le projet suite aux nouvelles questions que nous avons. Ça fait du bien de retourner à Namche et revoir beaucoup de monde. L’occasion de bien se marrer sur le parcours et bien sûr, on ne perd pas le sens du commerce, on essaye de ramener tous les trekkers dans la lodge de Nuru. Au final, on ne réussira à ramener que Flo qui la qualifiera de « Best lodge ever ».

Depuis le temps que nous sommes dans la région, nous sommes parfaitement acclimatés, mais pas Flo qui doit y aller progressivement. Pour cela nous lui prévoyons un jour à Pangboche où nous allons au camp de base de l’Ama Dablam (6 800m) rejoindre Nuru et Catherine qui vont faire le sommet d’ici quelques jours. Montée très tranquille qui nous permet à tous de découvrir la vie dans un camp de base. Par la même occasion on apporte des petits cadeaux à Nuru pour lui donner la force nécessaire : 3 bières San miguel données par sa famille.

Ensuite, le tri-haut prévoit de monter au camp 1 (5 800m) chacun à son rythme tandis que Flo monte jusqu’où il le sent. Montée très sympathique en short/t shirt dans la neige et les cailloux. Je me sens comme une fusée doublant tous les alpinistes préparant le sommet et allant 2 fois moins vite. Au final, 1h45 pour monter, c’est plus que ce que je pensais mais les 200 derniers mètres de dénivelé qu’on ne nous avait pas annoncés sont dans la roche et la neige/glace avec des cordes fixes. C’est donc justifié !

En haut, je me couvre un peu mais le rayonnement est tellement fort qu’il serait possible de rester en tenue de plage. Panorama impressionant au bord de la falaise avec l’impressionant Ama Dablam 1000m au dessus.. je pourrais rester ici des heures.

Je me demande où sont tous les alpinistes puisqu’il y a une vingtaine de tentes mais personne autour à part un sherpa. On parle pas mal et le mec est en tatane, il maitrise beaucoup mieux que moi la descente au bord de la falaise entre les rochers. C’est le cuisinier d’une expédition et il reste au camp 1 durant toute la saison. Pendant la saison de l’Everest, il est resté au camp 2 à 6 400m pendant 31 jours. Ça m’impressionne ! Le mec super sympa me paye un thé, c’est quand même le rêve d’avoir ce confort à cette altitude. On observe du haut la progression de Robin et Valentin qui ont également carburé dans la montée. Robin arrive au camp tandis que Valentin crie au loin qu’il veut une barre. Je redescends donc toutes les cordes fixes et lui amène sa commande en découvrant un Valentin à bout de force. En parlant il me dit que c’est l’altitude et je comprends vite qu’il est complètement shooté. Je le dissuade de monter plus haut et on redescend ensemble dans la partie technique. 100m plus bas il a un déclic et reprend ses esprits. Il a découvert une nouvelle technique complètement naturelle pour entrer dans un état second, espérons qu’il ne tombe pas addict.

On retrouve toute la team au base camp et il est temps pour nous de leur souhaiter bon courage pour le sommet.

Le fait de tourner depuis 2 semaines autour du sommet de l’Ama Dablam et le fait de faire le début de l’ascension me donnent très envie d’aller jusqu’au bout. Qui plus est, en redescendant, les gars me conseillent de le faire. Je décide donc d’étudier toutes les solutions possibles pour n’avoir aucun regret. Affaire à suivre !

Ça y est après un jour de presque repos (400 m de D+ le matin pour ramener de la bouse de yak et 5 km de trek le soir), on est parti pour le trek du camp de base avec un détour par Dingboche pour continuer nos levers de soleil sur les sommets de plus de 5 000m.

Départ pour le Nangkartshang (5 073 m) avec Valentin puis Flo qui abandonne rapidement suite à un problème de frontale. Encore un timing réussi.

Nous revenons pour le petit déjeuner à la lodge. C’est Nuru qui nous l’a conseillée puisque c’est son beau frère le gérant. On est hyper bien accueilli.

Première tension qui éclate au sein du tri-haut. Une histoire de bâtons de marche prêtés par Nuru qui ont été égarés dans la montée et pas encore retrouvés. Pour ne pas remuer le couteau dans la plaie, les noms seront gardés anonymes. Au final, les fameux bâtons sont retrouvés quelques minutes après mais actuellement la question est la suivante : cette altercation va-t-elle laisser des tensions au sein du tri-haut ? À suivre dans le prochain épisode..

On prend la route direction Lobuche avec Valentin et Flo tandis que Robin prend un détour pour checker les conditions sur un éventuel sommet. On double des français doublés 3 jours avant qui nous refont exactement la même blague : « vous allez à la plage ? ». Due à notre tenue vestimentaire minimaliste. On a le droit aussi à la même blague en anglais. Du coté des népalais, la blague courante est plutôt « you do Everest marathon ? » (trail célèbre dans le Khumbu) en référence à nos sacs de trail compris entre 3 et 10L.

C’est plaisant de marcher en prenant son temps après avoir fait explosé le cardio de bon matin. On arrive à Lobuche vers midi de nouveau dans une lodge tenue par la famille de Nuru. Cette fois on a pas trop compris le lien.

Bref, c’est l’heure du Dal-bhat où l’on mange pour 3. Robin nous rejoint rapidement, il a l’air d’avoir bien avancé et a mérité son dal-bhat également. L’après-midi c’est sieste pour la plupart des troupes. Le grand soleil me donne pas trop envie de la sieste et je m’en vais explorer les hauteurs de Lobuche. Un sommet me tape à l’oeil et c’est parti. C’est en face sud, le soleil tape et il fait super chaud à 5 400m. On a évoqué l’idée du calendrier tri-haut. J’initie la chose : téléphone calé avec deux cailloux au bord de la falaise et c’est parti !

En redescendant je trouve Valou en séance post-méditation et on redescends à Lobuche où le soleil se couche très tôt, on est donc condamné à une soirée à se regarder dans les yeux autour du feu. Apparemment c’est comme ça qu’on invente de nouvelles occupations. Cela se confirme puisque nous mettons en place un super jeu pour le lendemain : Flo a prévu de faire des photos devant l’Everest avec un papier où il écrit le prénom de ses personnes favorites. Nous choisissons donc d’écrire un prénom par personne sans dire qui c’est et la personne en question devra prendre une photo avec le prénom écrit et lui envoyer personnellement. Très excitant comme jeu !

Cela nous fait beaucoup cogiter puisque Valentin me réveille une demie heure après s’être couché en demandant si je n’ai pas écrit le nom de sa belle mère..

On arrive au camp de base le lendemain midi après avoir fait un arrêt à Gorak Shep pour poser nos affaires. C’est le moment, on monopolise le rocher à touriste pendant 15 min pour faire nos nombreuses photos. On découvre enfin les prénoms avec plus ou moins de surprise selon les personnes.

Le soir c’est coucher de soleil sur le Kala Pathar, la colline à 5 650m qui permet un point de vue magnifique sur l’Everest.

Kala Pathar

Il y a beaucoup de monde au sommet, ce qui gêne Valentin qui veut faire sa photo pour le calendrier. Il se met alors juste en dessous à l’abri des regards.

Magnifique coucher de soleil, et avec Valentin nous allons y retourner dans 12h pour le lever de soleil en chrono. Au final 30 et 41 min pour monter, les objectifs sont atteints avec même la première place sur la montée sur l’application Strava. Les gens nous regardent bizarre à l’arrivée quand nous avons notre filet de bave et notre cardio à 200 BPM. Ils ne comprennent pas la sensation de bonheur que c’est et en plus, ça nous a permis de se lever 2h plus tard qu’eux pour le lever de soleil !

Traditionnel petit déjeuner post course jouissif avant d’enchainer sur le retour à Pangboche : 18 km à redescendre la vallée. Ça va être place au repos après 3 jours full. Catherine et Nuru ont réussi l’Ama Dablam donc tout le monde est heureux.. jusqu’à ce qu’on apprenne la terrible nouvelle : 3 alpinistes du groupe du GEAN que nous avions rencontrés il y a 10 jours, sont décédés. C’est une terrible nouvelle et nos pensées vont à l’ensemble de leur famille ainsi que les 5 autres du groupe. Ils ont de leur côté réussis un magnifique défi : l’ouverture d’une nouvelle voie dans le Chola Tse. On est impressionnés par leur force mentale pour gérer cette situation de crise !

La dernière semaine consiste à se reposer avant l’expédition. Nous profitons d’un endroit fixe et d’une bonne connexion pour avancer sur le projet.

C’est aussi l’occasion de sortir le parapente et la corde d’escalade pour pratiquer avec les habitants du village.

Cette semaine est aussi remplie d’incertitudes concernant la possibilité d’avoir un permis pour l’Ama Dablam. Ça sera la surprise du prochain épisode : l’expédition.