L’Everestille

L’Everestille

Connaissez-vous l’Everesting ? Cette discipline consiste à réaliser plusieurs montées sur le même itinéraire afin de réaliser le dénivelé du Mont Everest : 8 848 m.

Après avoir eu l’idée de réaliser ce dénivelé sur la bastille pour faire découvrir les lieux remarquables que nous traverserons durant ce projet, nous avons entendu parler de la discipline. C’est ainsi que le Tri’Haut a eu l’idée de créer l’Everestille.

Le concept

  • L’Everestille Challenge

L’Everestille Challenge est l’épreuve far de l’Everestille, qui consiste à gravir un maximum de fois ladite Bastille pour atteindre, ultimement, les 8848m de dénivelé de l’Everest, soit 33 bastilles !

Katmandou, capitale du Népal1350 m5 bastilles
Lukla, porte d’entrée du Khumbu2850 m10 bastilles
Namche bazar, capitale du Khumbu3440 m13 bastilles
Pangboche, village qui accueillera de l’incinérateur4000 m15 bastilles
Everest base camp, au pied de l’Icefall5150 m20 bastilles
Ama Dablam, sommet emblématique du Khumbu6812 m26 bastilles
Everest8848 m33 bastilles

Le pari a été relevé par le Tri’Haut avec 33 bastilles réalisées par Olivier en 2021 et de même pour Nathan en 2022, après plus de 17h d’effort. Ils sont maintenant finisher de l’Everesting, ce qui montre leur détermination pour le projet !

  • L’Everestille Chrono

L’Everestille Chrono consiste à gravir une bastille le plus rapidement possible en passant par les lacets, tout simplement. Une épreuve pour ceux préférant la qualité à la quantité !

Description des lieux visités

  • Katmandou, 1 350 m, 5 bastilles

Katmandou est la capitale politique et religieuse du Népal. Elle compte plus d’un million et demi d’habitants et se trouve à une altitude moyenne de 1350m. On la définie souvent comme une vallée du fait des nombreuses montagnes qui l’entoure de part et d’autre, qui font partie des contreforts de l’Himalaya et ne dépassent pas les 3000m. Katmandou étant une ville très touristique, comme le reste du Népal, elle subie de plein fouet les conséquences de la mondialisation, notamment l’abondance des déchets plastiques, jusque dans les rues les plus touristiques de la ville. Si on s’éloigne un peu de la ville, on peut trouver de gigantesques décharges à ciel ouvert, où les déchets de tout le Népal s’accumulent. Ce sont les ouvriers, dont des enfants, des basses castes qui s’occupent du « traitement » de ces déchets.

Katmandou est toutefois un passage incontournable pour tous les touristes qui se rendent au Népal : sa richesse culturelle est propice à plusieurs jours de visite pour les trekkeurs et alpinistes, avant de s’aventurer dans les hauteurs de l’Himalaya. Ce sera aussi un lieu de passage obligatoire pour la nouvelle équipe du Tri’Haut, où nous pourrons rencontrer nos différents contacts et travailler en étroite collaboration avec Madindra Aryal, un ingénieur népalais hors du commun qui nous aide dans la réalisation des machines que l’on va monter dans le Khumbu.

Lors de leur première venue, Olivier, Valentin et Robin sont restés près de 2 mois à Katmandou pour développer, avec Madindra, un prototype de pyrolyse à plastique. Camille, Charlotte, Martin et Nathan sont pour leur part restés près de 3 mois dans la capitale népalaise pour construire la sheetpress et continuer les tests sur le prototype de pyrolyse.

  • Lukla, 2 850 m, 10 bastilles

La petite ville de Lukla est surtout connue pour son aéroport, le plus dangereux au monde, l’aéroport Tenzing-Hillary, du nom des deux premiers hommes à avoir atteint le sommet de l’Everest en 1953. En effet, cet aéroport comprend une unique piste de seulement 500m de long, à 12° de pente (20%) ! Lukla culmine à 2850m d’altitude.

C’est un point de passage quasi-obligatoire pour toutes les personnes se rendant dans le Khumbu étant donné que c’est le dernier village accessible en avion, qui marque la porte d’entrée du Khumbu.

Pour notre part, comme l’on fait les deux premières équipes, nous nous rendrons à Lukla sans prendre l’avion, ce qui nous rajoute 3 jours de marche.

  • Namche Bazar, 3 340 m, 13 bastilles

Depuis Namche Bazar on commence à apercevoir certains sommets de plus de 8000 m, on entre dans le cœur du Khumbu dont elle est la capitale. Située à 3440m d’altitude, c’est ici que l’on retrouve les administrations de la vallée, notamment le SPCC (Sagamartha Pollution Control Committee), l’organisme chargé de la gestion des déchets dans la région de l’Everest et avec qui nous sommes en contact étroit.

Avant le séisme de 2015, il y avait un petit incinérateur à Namche, mais il a été détruit. Un autre lieu incontournable de la ville est un musée où l’on peut trouver des œuvres d’art faites à partir de déchets plastiques retrouvés dans la vallée, c’est le projet Sagarmatha Next.

Namche Bazar sera la dernière ville traversée par le Tri’Haut avant de rejoindre Pangboche. Nous y reviendrons toutefois certainement plusieurs fois.

  • Pangboche, 4 000 m, 15 bastilles

A Pangboche, on frôle les 4000 m, c’est le dernier village habité à l’année avant le camp de base de l’Everest et les hauts sommets du Khumbu. C’est un lieu essentiel pour notre projet puisque c’est ici que nous installerons notre parc de machines de recyclage : un broyeur, une presse à plaques plastiques, une machine à injection et une centrifugeuse. Pour cela, nous construirons un local technique et formerons les locaux à se servir de nos machines et à les entretenir. Pour se faire, nous sommes en contact avec deux associations locales très motivés par le projet : le Youth Club et le Woman’s Group de Pangboche.

C’est aussi ici qu’Olivier, Valentin et Robin ont passé près de deux mois en 2021, pour rencontrer les différents acteurs locaux et effectuer une analyse détaillée de la situation sur place. La deuxième équipe a également passé deux mois là-haut, à renforcer nos liens avec les locaux. Ils ont déniché la parcelle sur laquelle nous allons construire notre centre, qui appartient à notre principal contact sur place. En plus de nombreuses escapades dans les montagnes alentours, que nous ne manquerons pas non plus.

  • Everest Base Camp, 5 300 m, 19 bastilles

Le camp de base de l’Everest est un passage fréquent pour les nombreux trekkeurs du Khumbu. C’est aussi le point de départ de tous les alpinistes qui s’élancent dans une phase d’environ un mois pour atteindre le sommet de l’Everest. Cela fait du camp de base une véritable ville de tentes, avec environ 1 500 personnes y vivant en saison d’expéditions (au printemps).

Toutefois, ce flux de trekkeurs et d’alpinistes génère une quantité importante de déchets, mais qui sont bien gérés à ce stade là grâce au SPCC qui les collectes, les tris et les redescends en vallée. Par exemple, les métaux et les verres sont renvoyés par avions à Katmandou pour être traités (en théorie), mais les déchets plastiques et les déchets dangereux (piles, batteries, matériel médical…) finissent dans des décharges à ciel ouvert plus bas dans la vallée et polluent les sols et les rivières tout en impactant la santé des habitants et des animaux… C’est pour lutter contre cela que notre projet est né.

  • Ama Dablam, 6 812 m, 26 bastilles

L’Ama Dablam est ce sommet majestueux haut-perché au-dessus de Pangboche, son allure unique en fait un sommet emblématique qui fait rêver bon nombre d’alpinistes à travers le monde, c’est un peu le Cervin de l’Himalaya ! C’est d’ailleurs un sommet très technique, qui requiert une solide expérience de la montagne pour être gravis, mais qui offre une vue plongeante sur les plus hauts sommets du monde et sur toute la vallée du Khumbu.

  • Everest, 8 848 m, 33 bastilles

Le mont Everest, Sagarmatha pour les népalais, ou encore Chomoloungma pour les tibétains est le plus haut sommet de la planète, avec 8848 m d’altitude au compteur. Si ce sommet fait rêver nombre d’alpinistes au travers le monde, de nombreux touristes sont aussi prêt à débourser jusqu’à 300 000 $ pour avoir une photo d’eux sur le toit du monde…

On comprend rapidement que l’Everest a une place centrale dans toute l’économie népalaise, ce qui a permis à l’une des régions les plus pauvres du monde de se développer et de vivre désormais du tourisme. Mais cela a des conséquences néfastes sur l’environnement, puisque les nombreuses expéditions qui se sont rendus sur l’Everest jusqu’à ces dernières années n’avaient pas à redescendre leurs déchets. C’est pourquoi Edmund Hillary qualifiait cette montagne mythique de « plus haute poubelle du monde ». Désormais, de nombreuses expéditions de nettoyage ont lieux et l’Everest n’est plus si sale, mais ces déchets terminent en décharges dans les vallées avals où ils ne peuvent pas être traités par manque de moyens… C’est pourquoi nous voulons apporter des solutions de recyclage à cette région aussi belle que fragile.