Le centre

Le centre de tri et de recyclage des déchets de Tri-Haut pour l’Everest

Le bâtiment qui va vous être présenté ici a été conçu par Laurène et Lucas (membres de l’association en 2023/2024) avec l’aide de Simon, Baptiste et Victorien, membre de l’Atelier Dhunga¹.

Grâce à notre association avec le SPCC² et le Parc National de Sagarmatha³ nous bénéficions d’un emplacement stratégique dans le village de Pangboche afin de construire le centre de tri. Cette parcelle se situe à la sortie du village, en direction du camp de base de l’Everest, à la jonction entre les chemins de treks haut et bas (Fig. 1).

Fig. 1. Dessin présentant le contexte dans lequel s’implante le projet. ©Atelier Dhunga

La proximité directe du lieu avec les chemins de randonnée permettra d’avoir de la visibilité auprès des touristes qui pourront venir visiter le centre quand celui-ci sera terminé. La parcelle bénéficie en plus d’une superbe vue sur l’Ama Dablam qui s’élève juste en face, mais aussi sur le Lhtose, le Nuptse et l’Everest (Fig. 2) ! 

Fig. 2. Photo montrant la parcelle en premier-plan et la vue sur les sommets en arrière-plan.

L’activité principale du centre est de traiter les déchets qui sont redescendus des montagnes avoisinantes ou qui proviennent des villages à proximité. La premier bâtiment (Fig. 3 et 4) accueillera alors toutes les machines et les usages nécessaires au traitement des déchets (stockage, tri, broyage, lavage, recyclage, etc).

Fig. 3. Plan présentant le premier bâtiment.

L’autre partie du bâtiment accueillera un salon de thé : un espace d’accueil du public. Nous retrouverons aussi un espace d’exposition permettant de présenter le projet, d’expliquer la raison d’être du centre, et de sensibiliser les acteurs de la région à la question de la gestion des déchets.

Fig. 4. Représentation 3D du premier bâtiment.

Notre volonté a été d’imaginer un bâtiment ayant un impact environnemental moindre, suivant ainsi la démarche même du projet. Pour cela, nous nous sommes inspirés des techniques de construction et des savoir-faire locaux.

Dans cette région, c’est la pierre qui est le plus utilisé pour la construction des bâtiments. En effet, la pierre est disponible localement et elle sera utilisée comme matériau principal pour édifier les murs. Le village se trouvant dans une zone à risque sismique, nous devons utiliser le principe de bandes parasismiques (Fig. 5). Ce principe consiste à entrecouper les murs en pierre sèche (sans joint entre les pierres) à l’aide de cadre en bois, créant un joint de dilation permettant de mieux résister aux séismes.

Fig. 5. Photo du principe de bandes parasismiques. ©Atelier Dhunga

L’autre matériaux prédominant que l’on va utiliser est le bois. Toujours dans une démarche parasismique, la structure qui va supporter la toiture est indépendante des murs en pierre. Nous avons donc imaginé une structure en bois constitué de portiques qui se succèdent et qui accueillera la couverture faite en tôle (Fig. 6). Ce matériau sera aussi utilisé en bardage extérieur qui viendra succéder à la pierre dans la hauteur du bâtiment, permettant d’avoir un matériau plus léger en hauteur limitant le poids qui repose sur les murs en pierre. Le bois viendra lui des contrebas de la vallée.

Les toitures ont été conçues afin de créer des ouvertures zénithales orientées Sud-est (Fig. 6), apportant alors de la lumière dans le bâtiment. Associées à d’autres ouvertures à l’ouest, celles-ci permettront aussi de créer une ventilation naturelle.

Fig. 6. Coupe du bâtiment qui accueille les machines.

Au sol, le but est d’utiliser le moins de béton possible, les sols et les fondations sont en pierre, on retrouvera seulement une semelle béton⁴ et un chaînage supérieur qui permettront de consolider les murs en pierre (Fig. 6).

On retrouvera aussi, comme matériaux de construction, des plaques de plastique réalisées à l’aide de la Sheetpress. Nous allons par exemple les utiliser comme cloisons (Fig. 7 et 8).

Fig. 7. Schéma du principe de cloisons plastiques.
Fig. 8. Prototype d’une cloison plastique.

Nous réfléchissons aussi à les utiliser en bardage extérieur ou en toiture, des tests ayant été déjà réalisés pour ces usages (Fig. 9 et 10).

Fig. 9. Prototype de toiture avec des tuiles de plastique.
Fig. 10. Prototype de bardage plastique.

Le salon de thé sera lui construit différemment. En effet, les murs ne seront pas en pierre, mais en ossature bois isolé à l’aide de ouate de plastique réalisé à partir de déchets plastiques. Sa forme précise et son implantation sont encore à travailler, ce sera le rôle de la future équipe !

1. Atelier Dhunga est une agence d’architecture composée de trois architectes français : Simon, Baptiste et Victorien, ils ont l’expérience de la construction au Népal pour avoir réalisé une école sur place. Nous collaborons avec eux pour la conception du centre et la préparation du chantier de construction.

2. SPCC : Sagarmatha Pollution Control Commitee, organisme qui gère les déchets dans la région.

3. Sagarmatha est l’autre nom du Mont Everest mais aussi celui du parc national où le centre va être implanté.

4. Une semelle béton est une fondation superficielle située en bas d’un mur.

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